Le chat moine
Il était une fois, un chat qui avait volé un vénérable
à maintes reprisesd’une manière répétée, plusieurs fois
. Un jour qu'il s’enfuyaitimparfait de ‘s’enfuir’ : s’échapper, s’évader, fuir
avec un chapelet entre les dents, le moine le poursuivit, l'attrapa par la queue et la lui
arracha. Ainsi troussé, le chat n'osa plus se montrer ni chasser; il perdit
toutes ses forces et faillit mourir de faim. Mais il eut une idée: il pendit le
à son cou et se posta près d'un passage très fréquenté. Une souris l'y
aperçut, s’effrayapassé simple de ‘s’effrayer’ : avoir un vif sentiment de peur
et voulut se sauver, mais le chat lui adressa la parole:
«Mon enfant,
sois sans crainten’aie pas peur
. Je suis un
chat-moine, j’ai fait mes vœuxfaire ses vœux : engagement public par lequel un homme ou une femme promet de suivre Jésus-Christ
et ne tuerai point(plus courant dans le langage classique, littéraire) ne point : ne pas
. Dieu veuille que
vous autres souris suiviez, comme moi, les chemins de la religion!».
La petite souris, très impressionnée par ces douces paroles, devint
pieusequi est attaché aux croyances; qui manifeste un dévouement à un dieu
.
Elle réunit un grand nombre de ses compagnescamarades, amies
et leur transmit le message.
Toutes venaient entourer le chat dévot pour l'écouter. Alors, il leur dit:«Maintenant, après avoir entendu le saint enseignement, faites cercle autour de moi et défilez l'une derrière l'autre, afin de me faire votre profession de foi, avant de rentrer chez vous».
Ainsi, après chaque sermon, les souris s'en allaient en marchant à la . Et le chat mangeait la dernière. Voyant diminuer leur nombre, un doute vint aux souris et elles délibérèrent. Le président de l'assemblée conclut:
«Allons examiner les
crottesmatière fécale, excrément
du chat!».
En y trouvant des os et des poils, les souris furent
fixées: le chat les trompait. Au sermon suivant, on posa la question au chat: «Maître,
de quoi
nourrissez-vousvous alimentez-vous
?».Le chat:
«Je me contente, mes frères et mes sœurs, de feuilles et d'herbes sèches».
Le président réunit encore l'assemblée et décida:
«Procurez-vous une avec un , que vous trouverez dans
la maison du voisin. Nous l'attacherons au cou du chat. Si, en le quittant,
vous entendez le son de cette clochette, retournez-vous toutes pour voir ce
qu'il fait!».
Au sermon suivant, le président dit au chat, en attachant la sonnette à son cou:
«Veuillez accepter, oh Maître, ce modeste bijou!».
Et quand les souris s'en allèrent à la queue leu-leu,
comme d'habitude, elles
entendirentpassé simple de ‘entendre’ : écouter
soudain tintersonner
la clochette, se
retournèrent et virent le chat dévorer la dernière de la procession. Alors, le
président s’écrias’exclama
:
«Le ventre du saint chat augmente
au fur et à mesureprogrésivement, à proportion
que le nombre des souris diminue. Maître, comment se fait-il qu'on trouve des
os et des poils dans vos crottes, si vous ne consommez que des feuilles et des
herbes?». Ainsi parla-t-il, et toutes les souris se sauvèrent chez elles pour ne plus jamais revenir. Le chat reconnut:
«J'ai été pris pour ne pas avoir recouvert mes crottes».
À partir de ce jour, il ne manqua plus jamais de le faire, et voilà pourquoi tous les chats en font autant.
Du moinsEn tous cas
, c'est ce que l'on dit.
Conte de Mongolie.
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